Notre contribution pour la convention FI – Novembre 2017

Le collectif Citoyens Souverains1  rassemble des insoumis de tous horizons autour du programme l’Avenir en Commun, avec l’idée que ses mesures ne seront applicables que le jour où les citoyens seront réellement souverains donc libérés des traités de l’Union Européenne, de l’OTAN et des marchés financiers.

Nous sommes fiers d’avoir participé à la construction de la France Insoumise comme force politique indépendante, sur une ligne claire et courageuse de sortie des traités européens, qui a permis de se hisser aux portes du 2nd tour. 

En outre, comme 65% des insoumis, nous avons refusé de choisir entre l’extrême finance et l’extrême droite, entre la cause et la conséquence2. De plus nous sommes fiers d’avoir refusé toute tambouille politicienne aux élections présidentielle et législatives.

Dans l’objectif de porter l’Avenir en Commun au pouvoir, le collectif Citoyens Souverains souhaite contribuer au débat en particulier dans les cinq domaines suivants:

1) Préparer un plan détaillé de sortie de l’Union Européenne et de l’euro3, afin de pouvoir appliquer notre programme dans tous les cas de figure. Dans cette optique, nous proposons de participer au livret « Plan B » afin de lancer une grande campagne de pédagogie pour briser le « mur de la peur » qui entoure la question d’une possible sortie de l’UE et l’euro.

Nous sommes notamment disposés à préparer un plan de sortie détaillé de la monnaie unique qui comprendrait une nouvelle loi bancaire, un changement de statut de la Banque de France, le contrôle des flux de capitaux et des marchandises et la mise en place d’une politique de change restrictive.

Dans le cadre de ce Plan B, nous proposons de dénoncer la dette illégitime à travers un audit citoyen de la dette pour libérer la France de la pression des marchés financiers.

2) Planifier la socialisation des secteurs de l’économie sur lesquels les échecs du tout-privé préconisé par les Grandes Orientations de Politique Économique de l’UEest patent : transport, énergie, santé, etc. Ceci nous permettra d’engager la transformation écologique et sociale rendue nécessaire par la mondialisation et le changement climatique.

De plus, ces mesures devront nécessairement s’accompagner de mesures radicales de remise en question de la mondialisation marchande et financière à travers la mise en place d’un véritable protectionnisme solidaire.

3) Promouvoir la souveraineté économique des travailleurs, les seuls et uniques créateurs de richesses, afin de les sortir enfin de la précarité et du chômage généralisés4. Pour cela, nous défendons la constitutionnalisation d’une série de droits sociaux et la lutte contre le perpétuel chantage à l’emploi et à l’investissement qui nous est imposé par le capital.

Nous proposons notamment d’intégrer le principe de faveur dans la Constitution, indexer les salaires du public et du privé sur l’inflation, étendre substantiellement la cotisation sociale au potentiel anticapitaliste avéré, instaurer la sécurité sociale intégrale, et également œuvrer au transfert du pouvoir de décision en matière de choix d’investissement entre les mains des travailleurs (facilitation de la reprise d’entreprises sous forme de SCOP et de SCIC, création de caisses d’investissement gérées par des représentants des travailleurs élus,…). Là aussi, nous sommes prêts à participer au livret « Travail ».

4) Définir une politique étrangère indépendante et favorisant les coopérations internationales5, en sortant de l’OTAN et en mettant fin à toute forme d’ingérence militaire et néo-coloniale6, y compris de la part des gouvernements français. Nous souhaitons participer aux travaux du livret « international » en mettant à disposition nos expériences militantes, notamment au sein de la campagne BDS7 pour contraindre Israël à respecter le droit international, ou encore en dénonçant avec pugnacité les réseaux de la Françafrique et les mécanismes institutionnels qui les sous-tendent (Franc CFA, traités commerciaux inégaux, etc.). Nous souhaitons également tisser un véritable réseau de forces politiques « insoumises » à l’échelle mondiale, en valorisant nos contacts parmi les responsables internationaux partageant nos valeurs progressistes et humanistes.

5) Expérimenter les méthodes de la 6e République au sein de notre mouvement, en les mettant au service de l’action et d’une ouverture au plus grand nombre. Plutôt que de critiquer tel ou tel mode actuel de fonctionnement, nous préférons mettre en œuvre ici et maintenant au sein de notre collectif ainsi que dans nos groupes d’appui les principes de l’auto-organisation : transparence, parité, rotation des mandats, compte-rendus ainsi que la mise en place d’un référendum d’initiative de la base pour proposer des campagnes, des points programmatiques ou révoquer des animateurs.

Nous souhaitons renforcer le potentiel militant de l’équipe d’animation de la France Insoumise, en lui proposant d’être auditionnés et intégrés dans l’espace politique du mouvement afin de pouvoir contribuer au développement de la FI et à la mise en œuvre de l’auto-organisation de la société.

1 Notre site internet, lancé en 2016: http://citoyens-souverains.fr/

2 Voir notre débat sur le populisme de gauche: https://www.facebook.com/tvdebout/videos/498243960518765

4 Voir le débat sur les lois travail en Europe: https://www.youtube.com/watch?v=CczvYZK3yE4

5 Voir nos conférences géopolitiques pendant la campagne: https://www.dailymotion.com/video/x5asq2e et https://www.youtube.com/watch?v=k4Uw53bQkUU

7 Voir notre communiqué de soutien à BDS: La france doit boycotter Israël

Collectif Citoyens Souverains
citoyenssouverains@gmail.com
7 Commentaires
  • Jean-Pierre Boudine
    Mis en ligne le 17:53h, 19 octobre Répondre

    Bravo. En particulier pour votre adhésion à BDS. Le programme LAEC n’en parle pas, et ne mentionne même pas l’exigence bien modeste de suspension de la clause du partenariat privilégié entre l’UE et l’état d’Israël.
    je pense toute fois que la question la plus fondamentale aujourd’hui est celle du minimum de démocratie dans le mouvement, c’est à dire, pour être précis, du pouvoir des militants des cercles d’appui. Si, comme je l’ai compris, la majorité (70%) des personnes qui vont assister à la Convention ne seront pas délégués par les militants, mais tirés au sort, cela signifie clairement que la convention n’en est pas une. Si, comme le bruit court, la future direction de la FI est constituée par nos députés, donc non élus par les militants, là encore, c’est tourner le dos à la constitution d’une organisation adulte.
    salutations fraternelles

    • Christine Darodes
      Mis en ligne le 19:46h, 19 octobre Répondre

      Tout à fait d’accord, il faut qu’on soit pris au sérieux, nous les 500 000 signataires, capables de constituer une organisation adulte…L’idée de démocratie dans le mouvement me parait très important.

  • Fanny Rascol
    Mis en ligne le 09:17h, 20 octobre Répondre

    Entièrement d’accord !.
    J’ai le sentiment que les groupes d’appui ne servent qu’à tracter, manifester car obligés de nous constituer en associations pour gérer nos propres fonds et avoir une réelle organisation….et aucune aide de Paris pour la location d’un local !
    Tous les groupes d’appuis devraient être représentés à la convention !!!

    • Papiau francois
      Mis en ligne le 20:46h, 20 octobre Répondre

      Tout a fait daccord

  • Pascal Jean-Michel
    Mis en ligne le 07:14h, 24 octobre Répondre

    Je pense que le quatrième point à discuter pour la convention est fondamental.
    L’organisation de notre mouvement doit être garante de la démocratie qui s’y exerce.
    On parle à tort et à travers d’auto-organisation. Si c’est pour aboutir à une pétaudière, une mauvaise auberge espagnole, je suis résolument contre. De plus cette auto-organisation ne doit pas prendre le pas sur les débats et les actions de fond.
    Si le mot démocratie a un sens, alors il est évident que ceux qui participent à la convention doivent être mandatés. Ça ne fige en rien le mouvement : au lieu d’envoyer uniquement des tirés au sort, on fait la place au moins pour les responsables des « Groupes d’Action » qui sont dûment mandatés par les GA (vote en séance du GA).
    J’observe qu’il y a une volonté farouche d’écarter toute possibilité d’avoir des responsables élus. Pourquoi ?
    Concernant les moyens des GA, la cotisation est la bonne réponse pour sortir d’un an de pressurisation des Camarades. Il faut trouver les formes juridiques pour éviter que chaque GA se constitue en asso. OK pour l’aide du national pour le matériel, à condition que ça ne devienne pas une mise en tutelle des GA.
    Enfin, il est essentiel que ceux qui nous représentent au national soient élus par les signataires, sur la base d’une profession de foi qui les engage. Il va de soi que toutes les responsabilités sont tournantes. D’où mon total accord sur le point 5.
    Je ne veux pas d’un M6R bis !

  • Christophe BLANCKAERT
    Mis en ligne le 13:52h, 04 novembre Répondre

    J’en arrive à la même conclusion que la majorité des camarades précédents.
    Le mouvement LFI connaît un gros déficit démocratique.
    En effet des mandats annuels avec possibilité de révocation me paraissent indispensables afin d’assurer une rotation tout en étant soumis au contrôle des seuls électeurs.
    Ce serait une vraie nouveauté par rapport aux anciens partis où il y avait des rentes de situation dues à des mandats trop longs et une quasi irresponsabilité de ces derniers car il n’existaient pas de référendums révocatoires.
    La structure telle qu’elle nous est présentée fait fi du principe démocratique.
    On aura donc une avant-garde non élue qui edictera ses directives et des groupes locaux qui feront le relais sans discussion.
    Bref un mouvement d’inspiration leniniste (cf :Que faire ? De V. I. Lenine).
    Si c’était pour en arriver là, l’avenir du mouvement risque d’être fortement compromis et nos rivaux ne se priveront pas de souligner ce déficit démocratique en nous taxant de gauchistes totalitaire.

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